Smaïl Tifaoui
Seconde Guerre mondiale[modifier]Articles détaillés : Seconde Guerre mondiale et Opération Torch.Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Afrique du Nord française, dont Alger, reste sous les ordres de la métropole, donc à compter de juin 1940 du gouvernement de Vichy. Le 8 novembre 1942 seulement, Alger voit débarquer les forces alliées, dans le cadre de l'Opération Torch. À Alger, le succès du débarquement est lié à une opération de résistance de grande ampleur. 400 combattants, dont de nombreux membres de la communauté juive d'Alger[41], occupent les principaux points stratégiques de la ville la nuit précédant le débarquement, emmenés par Emmanuel d'Astier de La Vigerie et José Aboulker. Ce putsch permit d'éviter toute résistance du 19e corps d'armée vichyste, stationné dans la ville sous le commandement du général Juin.
Débarquement américain près d’Alger, 1942Alger devient le siège du commandement Allié, chargé de préparer le débarquement en Italie sous la direction du général Eisenhower, futur président des États-Unis.
Elle devient surtout la capitale provisoire de la France, lorsque, après un maintien provisoire du régime de Vichy sous l'amiral Darlan et le général Giraud (voir Situation politique en Afrique libérée (1942-1943)), elle accueille le général de Gaulle qui y constitue, avec Giraud, le Comité français de la Libération nationale (CFLN), puis convoque l'Assemblée consultative provisoire. Le 3 juin 1944, le CFLN devient le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), qui siège à Alger jusqu'après la libération de Paris.
Guerre d'Algérie[modifier]Articles détaillés : Bataille d'Alger et Zone Autonome d'Alger.
Semaine des barricades à Alger en 1960Alger se constitue en Zone autonome d'Alger, fin de l'année 1956 sous le commandement de Abane Ramdane et en suite de Yacef Saadi en 1957, joue aussi un rôle décisif durant la guerre d'Algérie (1954-1962), notamment pendant la bataille d'Alger, durant laquelle la 10e division parachutiste de l'armée française, à partir du 7 janvier 1957, mena la chasse aux indépendantistes algériens, sur ordre du garde des Sceaux François Mitterrand, qui lui donne tous pouvoirs pour « éliminer les insurgés ». La ville comptait alors 884 000 habitants.
Alger reste marquée par cet épisode caractérisé par une lutte sans merci entre les indépendantistes oeuvrant pour la libération du pays et l'Armée française menant des opérations de police et pratiquant la torture.Des opposants à l'ordre colonial, comme le jeune professeur de mathématiques Maurice Audin ou le leader nationaliste Larbi Ben M'hidi sont maintenant honorés depuis par la municipalité : des artères principales de la ville portent désormais leurs noms. La bataille d'Alger, remportée par le général Massu, reste cependant une réussite mitigée car si au plan militaire, en quelques mois, les principaux dirigeants du FLN sont arrêtés, l'action de ces derniers ainsi que les aspirations du peuple algérien apparaissent sous un jour nouveau aux yeux de l'opinion internationale.
Un an plus tard, les manifestations du 13 mai lors de la crise de mai 1958 y consacrent la chute de la Quatrième République en France, ainsi que le retour du général de Gaulle aux affaires. Dans l'espoir d'une résolution rapide de la crise algérienne, on peut alors voir d'immenses manifestations mêlant dans une liesse commune Européens et indigènes affirmant leur attachement indéfectible à la France et leur foi en la politique du général de Gaulle.
Par les décrets no 59-321 du 24.02.1959 et no 60-163 du 24.02.1960, l'organisation de la commune d'Alger sera réorganisée : le « Grand Alger » est formée en agglomérant au centre ville douze anciennes communes de la périphérie. L'ensemble est divisé en dix arrondissements, dont la gestion est assurée par un administrateur général, par un conseil municipal élu et par des maires et adjoints d'arrondissement.
Les communes concernées par cette réforme étaient :
Air de France 7e arrondissement
Baraki 10e arrondissement
Birmandreis 8e arrondissement
Bouzareah 6e arrondissement
Dely-Ibrahim 7e arrondissement
El-Biar 7e arrondissement
Hussein Dey 9e arrondissement
Kouba 8e arrondissement
Maison-Carrée 10e arrondissement
Mustapha 4e arrondissement
Oued Smar 10e arrondissement
Saint-Eugène 6e arrondissement
Mais en avril 1961, Alger revient de nouveau sur le devant de la scène lorsque les généraux Salan, Challe, Zeller et Jouhaud échouent dans leur tentative de soulèvement de l'Armée française contre la politique algérienne du général de Gaulle.
Lors de l'exode de 1962 (appelée aussi l'exode des pieds