La forme originelle de nom de la ville d'Oran, Wahran, est un toponyme dérivé d'un nom d'origine lybico-berbère qui signifie « lion », dans sa forme plurielle. Une des formes attestées, Ouadaharan, indiquerait une construction « Ouad + Aharan » (Rivière des lions)27,28. La forme Wahran peut également être une construction linguistique berbère, où le W est une particule d'appartenance, et le toponyme, dont le premier terme déterminant s'est perdu, signifierait alors « ... des lions »27.
La prononciation du nom tend à se déformer en Wahren comme en attestent diverses chansons29.
Une origine arabe du toponyme Wahran est également avancée, dans les milieux populaires et même savants. Wahran est rapproché de la forme duelle wihrân ou wihrayn du mot arabe wihr (وهر) « lion »30 et signifierait donc « Deux Lions ». Farid Benramdane relativise cette étymologie en relevant que les pratiques orales actuelles et les transcriptions écrites des siècles passés sont Wahran et non pas Wihran27.
Les derniers lions de cette côte méditerranéenne furent chassés dans la montagne voisine d'Oran dénommée « montagne des Lions », également connue sous les termes « Djebel Kar », le massif des amas de pierres27. Le nom français « montagne des lions » laisse penser que des lions y vivaient encore au début du XIXe siècle. Plusieurs épisodes de chasses ont été rapportés, tant par les Espagnols au XVIe sièclea 1 que par les Français jusque dans les années 1840a 2. Les derniers évènements liés à des lions près d'Oran datent de 1939a 2.
Différentes légendes oranaises lient le nom de la ville avec des lions. Dans la légende mystique, un lion fut aperçu sur la tombe du saint patron Sidi El Houraria 3. Cependant, la tradition attribue le nom de la ville au songe du fils du Vizir de Cordoue :
« On raconte qu'un jeune homme, Djaffar fils du vizir de Cordoue, avait fui par la mer la tyrannie de son père opposé à son mariage avec la femme qu'il aimait. S'ensuit une histoire de tempête, de vision de deux lionceaux, de songes prémonitoires, enfin de naufrage sur une superbe plage déserte qui ne pouvait pas s'appeler autrement, encore de nos jours, que la plage des Andalous31. »
— Pierrette Letourmy Aurin
Le nom Oran apparaît pour la première fois dans un portulan génois en 138432.
Un village séparé d'Oran et nommé Ifri est signalé sur les cartes jusqu'au XVIIIe siècle33. Il est situé contre l'Aïdour au sud d'Oran, dans ce qui est aujourd'hui le quartier des planteurs. Ifri signifie « la caverne »27 en berbère. Le toponyme est sans doute lié aux nombreux abris dans les collines environnantes.