C’était un petit coq noir aux plumes lustrées et au jabot luisant. Il portait sa crête avec arrogance et possédait la voix la plus stridente des coqs alentour. Il appartenait à une très pauvre femme et ils vivaient tous deux, tout seuls, au bout du village, dans une vieille masure…
Toute la journée, le petit coq grattait la terre ou le fumier entassé devant la maison et piquait du bec les vers, les grains, les miettes. De temps en temps il allait faire un tour dans le carré de choux ou bien Il picotait une tomate mûre. Un matin qu’il grattait ainsi, il déterra une pièce d’or qui se mit aussitôt à luire au soleil. Juste à ce moment passait le Sultan. Apercevant l’écu d’or il cria:
-- Petit coq noir, donne-moi ta pièce d’or !
-- Pour ça non, répondit le petit coq. Je la donnerai à ma maîtresse qui en a plus besoin que toi. Mais le Sultan, sans se soucier des cris du coq, j’empara de la pièce et rentré dans son palais, la porta dans la Chambre aux Trésors. Le petit coq en colère l’avait suivi. Il se percha sur les grilles du palais et s’égosilla: Sultan ventru! Sultan pansu! Rends-moi mon bel écu! Tant et si bien qu’à la fin, le Sultan appela la sentinelle qui gardait la porte du Palais.
- Va, lui ordonna-t-il. Prends cet insupportable oiseau et jette-le dans le puits. Ça le fera taire. La sentinelle prit le petit coq et le jeta dans le puits. Mais le petit coq se mit à marmotter: Pompe. pompe. mon petit jabot! Pompe toute l’eau! Et le jabot pompa toute l’eau du puits. Le petit coq alla se percher alors sur la fenêtre du Sultan et s’égosilla de nouveau:
Sultan pansu! Sultan ventru! Rends-moi mon bel écu!
L’empereur appela le jardinier.
- Va, lui ordonna-t-il. Empare-toi de cet insolent petit coq et jette-le dans le four brûlant. Cette fois, il se taira. Le jardinier s’empara du petit coq et le jeta dans le four brûlant. Mals le petit coq se mit à marmotter:
Crache. crache. mon beau jabot, Crache vite toute l’eau! Et le jabot cracha toute « eau du puits et éteignit le four. Puis le petit coq s’envola et réussit à pénétrer dans la chambre du Sultan où Il s’égosilla de plus belle:
Sultan pansu! sultan ventru! Rends-mol mon bel écu! L’empereur, furieux. appela son fidèle Vizir. A suivre dans le prochain numéro… Natha CAPUTO Contes des quatre vents Editions Nathan