La Grande Kabylie correspond au territoire que les anciens Kabyles nommaient Tamawya taqbaylit (ou Tamawya), la « Fédération kabyle ». Elle se distingue par son altitude de la Petite Kabylie, au sud-est, et de la Basse Kabylie, à l'ouest, et s'étend, du nord au sud, de la côte méditerranéenne jusqu'aux crêtes du Djurdjura. Trois ensembles montagneux en occupent la plus grande part :
au nord, jusqu'à la mer, et à l'est, les hauts massifs boisés de la Kabylie maritime, qui culmine au mont Tamgout (1278 m), et de l'Akfadou, qui marque le début de la Petite Kabylie ;
au sud, la chaîne calcaire du Djurdjura, surplombant au nord-ouest la dépression Draa El Mizan-Ouadhia, au sud la vallée de l'oued Sahel-Soummam, et culminant au Lalla-Khadîdja (Tamgut Aâlayen), plus haut sommet de tout l'Atlas tellien (2308 m) ;
entre les deux, bordées au nord par le bassin du Sebaou, jouxtant le Djurdjura au sud-est, profondément entaillées par de nombreuses gorges, les montagnes anciennes du massif Agawa, le plus densément peuplé, avec huit cents mètres d'altitude moyenne[19],[20]. C'est là que se trouvent Tizi-Ouzou, fondée à l'époque coloniale et appelée autrefois « le village », aujourd'hui principale ville de Grande Kabylie ; ainsi que Larbaâ Nath Irathen, centre urbain le plus élevé de la région, à environ mille mètres d'altitude.
Le territoire de la Grande Kabylie recouvre aujourd'hui la wilaya de Tizi-Ouzou et une moitié de celle de Bouira, incluant les centres de Lakhdaria (anciennement Palestro), Kadiria, Bouira, Haizer, Bechloul et M'Chedallah (anciennement Maillot) et délimitée par Aghbalou et Chorfa du côté de la wilaya de Béjaïa, Ahnif et Ahl El Ksar vers celle de Bordj-Bou-Arreridj.
Les expressions de Haute Kabylie ou de Kabylie du Djurdjura sont souvent employées comme synonymes de Grande Kabylie, parfois aussi pour désigner plus spécifiquement la partie située au sud du Sebaou.