Composante de l'Atlas tellien située en bordure de la mer Méditerranée, la Kabylie tire son unité physique du relief élevé qu'évoque son surnom traditionnel de Tamurt Idurar, « Pays des Montagnes ». L'altitude y connaît cependant des variations et des ruptures qui sont le support de plusieurs subdivisions. La principale est celle qui sépare Grande et Petite Kabylies. Elle recoupe dans sa partie méridionale une distinction traditionnelle entre les populations du Djurdjura occidental, que les anciens Kabyles appelaient At Ufella (« Ceux d'en-haut »), et du Djurdjura oriental, qu'ils nommaient At Wadda (« Ceux d'en-bas »). Au nord, en revanche, la limite entre les deux sous-ensembles n'a pas de support naturel nettement défini. Elle correspond à une ligne de partage historique utilisée à diverses reprises : wilayas actuelles, départements d'Alger et de Constantine sous la colonisation française, beylicks de Médéa et de Constantine pendant la période turque, royaume de Bougie[18].
Si l'usage des termes de Grande, Haute, Petite ou Basse Kabylie tend à tomber en désuétude parmi les habitants de la région, il subsiste à divers degrés au sein des populations émigrées.