On retrouve trace de l’histoire dans la tradition orale de nombreux pays européens, sous différentes versions, antérieures au XVIIe siècle. Dans ses versions européennes, le conte oppose, dans une convention toute médiévale, l’univers sûr du village aux dangers de la forêt, même si aucune version écrite ne remonte à cette époque. C'est d'ailleurs du Moyen Âge que le Petit Chaperon tient sa couleur rouge : en effet, les trois couleurs dominantes à cette époque étaient le rouge, le blanc et le noir. Si le loup est noir et le beurre blanc, il fallait donc que l'héroïne fût rouge [1]. Les paysans français racontaient l’histoire dès le XIe siècle. L'une des versions orales du conte nous est connue, mais elle est l'une des plus sanglantes : le Loup, arrivé chez la Mère-grand, la dévore en en gardant toutefois un peu de côté, et prend sa place. La petite-fille arrive et, ne se doutant de rien, obéit à la fausse grand-mère lui disant de manger un peu de viande et de boire un peu de vin, en fait la chair et le sang de l'aïeule (la petite-fille s'interrogerait même quant aux dents présentes dans la chair, question à laquelle le Loup lui répondrait qu'il s'agit de haricots).
Dans la version italienne de La Finta Nonna (La Fausse Grand-mère), la petite fille l’emporte sur le Loup grâce à sa propre ruse, sans l’aide d’un homme ou d’une femme plus âgée. Ultérieurement sera ajouté le personnage d'un chasseur dont l'intervention relègue l’héroïne dans un rôle plus passif. Certains y verront la volonté de maintenir les femmes « à leur place », dépendantes de l’aide d’un homme fort.