Le 5 juillet 1962, Jijel comme toute l’Algérie, redevient indépendante après 123 ans de colonisation française(1839-1962).
Jijel a été élevée au rang de chef-lieu de wilaya après le découpage administratif de 1974 et connut dès lors un développement économique important et un exode rural qui la fit passer de 37.000 habitants en 1977 ( qui était à peu près le même nombre d'habitants que sous la colonisation française, mais sans les européens) à 63.000 habitants en 1987 à 106.000 en 1998 , puis à une population estimée à 164.000 habitants en 2010 [7] , notamment durant les années 90 (croissance de la population de la ville de pratiquement 70% entre 1987 et 1998, en 11 ans seulement !) où la ville connut un fort apport de population des villages et douars environnants réfugiés en ville à cause de l'insécurité qui régnait à la campagne, causée par la guerre civile et la forte présence des maquis de l'AIS dans la région couplée à la forte présence militaire.
Tout cet apport de population rurale poussa la ville à s'étendre au sud sur les hauteurs abruptes qui dominent la ville, et à l'ouest jusqu'à la montagne de Yemma Mezghitane ainsi qu'à l'est (village Moussa), quand au vieux centre de la ville, qui date du XIXe siècle, il abrite encore la vieille société citadine jijelienne, réfugiée de la vieille ville des siècles précédents qui fut détruite en 1856 par un tremblement de terre et transformée en espace contrôlé par les militaires, dont un port militaire.
Au début des années 90, la ville de Jijel devint un fief du FIS (Front Islamique du Salut) en Algérie, peut être le principal fief de ce parti dans l'est algérien, et la région devint le théâtre de combats acharnés entre l'armée algérienne et l'AIS (bras armé du FIS) entre 1993 et septembre 1997 (date où un cessez-le-feu fut signé entre les deux protagonistes) , au total les affrontement auront fait des milliers de morts et de disparus (souvent enlevés de leurs maisons par des hommes armés), et pas moins de 125.000 déplacés (soit 20 à 25% de la population de la wilaya !), fuyant la campagne et les montagnes très touchées par la violence, vers les centres urbains plus sécurisés (villes de la région ou d'autres régions), faisant de la wilaya de Jijel la deuxième wilaya d'Algérie en termes de déplacés à cause de la guerre civile, après la wilaya de Médéa[8].
A partir des années 2000, Jijel a retrouvé la sécurité et un calme relatif, elle est devenue l'une des villes les plus touristiques d'Algérie et attire tous les étés plusieurs milliers de vacanciers venus des quatre coins du pays, notamment grâce à la bonne réputation de la ville en matière de paysages, de bonnes mœurs et de civisme, mais pratiquement pas de touristes étrangers.[réf. nécessaire].