La région est peuplée depuis la préhistoire par les Berbères sédentaires et agriculteurs, du rameau Baranis, dont les Kutama sont les plus connus.
Vers le Xe siècle avant l'ère chrétienne, les Phéniciens, marins et marchands, en quête de bases pouvant offrir le maximum de sécurité à leur commerce, s'installent dans la région où ils fondent un comptoir qu'ils nomment Igilgili[réf. nécessaire].
À partir du Ve siècle av. J.-C., Carthage domine les cités phéniciennes de la cote africaine, dont Igilgili, et la ville sera un territoire carthaginois jusqu'à la défaite de Carthage face à Rome lors de la première guerre punique en 264 av. J.-C.. La ville est alors intégrée au royaume numide des Masaesyles (Numides occidentaux) et subira le règne de Syphax jusqu'en 202 av. JC. À cette date, elle est rattachée au royaume unifié de Numidie sous le roi Massinissa, avant de passer sous le règne de son fils Micipsa, puis de son petit fils Jugurtha.
Après la défaite de Jugurtha face aux Romains en 105 av. JC, la ville passe sous la domination du royaume de Maurétanie, royaume berbère vassal de Rome (occupant le nord du Maroc et les deux tiers centre et ouest de l'Algérie actuels), dont la capitale était Volubilis (Maroc) puis Yol (Cherchell) sous Juba II ) avant d'être finalement occupée par les Romains et transformée en colonie romaine sous Octave Auguste en 33 av. JC, et dotée d'un sénat à l'instar des villes romaines importantes. Dès le début, ses habitants jouissent de la pleine citoyenneté romaine. Une fois que les Romains occupent la totalité de l'Afrique du nord, la ville d'Igilgili est rattachée administrativement à la province romaine de Maurétanie césarienne, puis à celle de Maurétanie sétifienne.
La population d'Igilgili et de ses environs se convertit massivement au christianisme au IVe siècle, avec l'officialisation de cette religion sous l'empereur Constantin, même si les premières conversions datent bien de deux siècles plus tôt.
La ville restera romaine jusqu'à son attaque et à sa destruction par les Vandales en 429. Farouches guerriers germaniques venus du Nord de l'Allemagne via l'Espagne et le détroit de Gibraltar pour fonder un royaume en Afrique du Nord, ils combattent le catholicisme et imposent à la population l'arianisme, doctrine chrétienne adoptée par les peuples germaniques à l'époque et qui prône que Jésus n'était qu'un envoyé de Dieu et non le fils de Dieu ou Dieu lui même, ce qui s'opposait à la doctrine catholique. On pense que la diffusion de l'arianisme sous les Vandales en Afrique du Nord prépare la voie à la diffusion de l'Islam deux siècles plus tard, par son monothéisme stricte, son refus de la trinité, et sa non-reconnaissance de la divinité de Jésus, caractéristiques qu'on retrouve aussi dans l'islam[2].
Par la suite, la ville est reprise en 533 par les Byzantins (empire Romain d'Orient) et leurs partisans romano-africains (berbères citadins romanisés), sur les Vandales, qui furent définitivement chassés du pouvoir, mélangés à la population ou recrutés dans l'armée byzantine, et le catholicisme ainsi que le mode de vie romain furent restaurés sous les Byzantins, sans pour autant faire complètement disparaitre l'arianisme.
Il y a donc, au moment de l'arrivée des Omeyyades et de l'islam dans la région à la fin du VIIe siècle, quelques fonctionnaires byzantins et des romano-africains latinisés et catholiques dans la ville d'Igilgili, alors que les environs de la ville étaient peuplés par des paysans berbères Kutama (nommés Ucutamani par les Byzantins) [3] qui n'étaient pas latinisés mais berbérophones, et de religion catholique ou arienne ou encore attachés aux croyances anciennes berbères[réf. nécessaire].