En principe, l’image du chat est positive dans l’islam en raison de l’affection qu’éprouvait Mahomet, sauvé de la morsure d’un serpent par un chat[82]. À l’inverse, le chat fut satanisé dans l’Europe chrétienne durant la majeure partie du Moyen Âge, manifestement en raison de son adoration passée de la part des païens et surtout de la réflexion de la lumière dans ses yeux, qui passait pour être les flammes de l’Enfer. Dans la symbolique médiévale, le chat était associé à la malchance et au mal, d’autant plus quand il était noir, ainsi qu’à la sournoiserie et à la féminité. C’était un animal du diable et des sorcières[83]. On lui attribuait des pouvoirs surnaturels, dont la faculté de posséder neuf vies[81],[A 10]. Les différentes vagues de peste, dues à la prolifération des rats, pourraient être une conséquence de la diminution du nombre de chats[84].
Cependant, la Renaissance marqua un certain retour en grâce du chat, principalement en raison de son action préventive contre les rongeurs, dévoreurs de récolte. Les Grandes découvertes et la mise au jour d’espèces exotiques jouèrent également un rôle certain. L’empereur Charles-Quint emporta ainsi avec lui lors de sa retraite au monastère de Yuste deux petits chats brésiliens qui lui avaient été offerts par sa sœur Catherine de Portugal[85].