Cette rébellion coûtera cher à l'Afrique du Nord. En 1050, le calife fatimide du Caire lance contre les princes Hammadites, qui s'étaient déclarés indépendants, les tribus arabes des Beni Hillal qui nomadisaient en Haute-Égypte. Triomphant de toutes les résistances, elles s'établissent en dominatrice dans les plaines. Seule la grande bataille qu'ont livré les Almohades contre les Hillaliens témoigne de l'importance de Sétif dans le récent royaume unificateur du pouvoir musulman au Maghreb. Les Hilaliens détruisirent tour sur leur passage [4], ne laissant aux Zirides que Madhiya et aux Hammadides d'autre choix que de se réfugier à Bougie, qui voit naître alors sa vocation maritime et corsaire. Pour Charles-André Julien, « l'invasion hilalienne est à coup sûr l'événement le plus important de tout le Moyen Âge maghrébin. C'est elle, bien plus que la conquête musulmane, qui a transformé le Maghreb pour huit siècles. Avant les Hilaliens, ce pays, l'Islam mis à part, était resté profondément berbère de langue et de coutumes. Il l'était redevenu sur le plan politique à mesure qu'il avait secoué l'autorité de l'Orient… Les Bédouins apportèrent avec eux leurs mœurs pastorales ; avant leur arrivée, il semble que les Berbères, sédentaires et nomades, avaient réussi, tant bien que mal, à répartir les terres qu'il leur fallait. La venue des Hilaliens remit en cause cette harmonie des deux genres de vie qu'exigent le climat et le relief du Maghreb. Le nomadisme se fit envahissant, arrachant à la culture des céréales ou des vergers des terres faites pour elle, ruinant villages et villes secondaires, ne laissant qu'une mince frange agricole le long des côtes, autour des villes qui demeuraient ou à l'intérieur des massifs montagneux que le flot arabe contourna sans le pénétrer… ». Islamisée dès le VIIIe siècle, la Berbérie ne fut ainsi « arabisée », qu'à partir du milieu du XIe siècle. Sétif continuait à relier les grandes villes musulmanes de Fès à Tunis et à l’Orient. Mais l'intensité des changements politiques et économiques à l'époque des royaumes musulmans causa sa décadence. Décrite comme petite ville à la fin du XVe siècle, Sétif était alors rattachée au royaume Hafside de Bougie