La KahinaLeur chef, Hassan ibn en-Noman el-Ghassani, doit en effet affronter une révolte générale conduite par une femme surnommée Kahina, « la Prêtresse ». Elle réussit à écraser l'armée arabe sur les rives de la Meskiana, entre Aïn Beïda et Tebessa, contraignant Hassan à se replier sur la Tripolitaine. Il réapparaît en Byzacène et reprend Carthage en 698 pour la remplacer par la nouvelle ville de Tunis, mieux à l'abri d'une attaque par la mer. Avec les progrès des flottes arabes, l'Empire byzantin perd l'Afrique et ne se maintiendra que quelques années à Septem (Ceuta) et dans l'archipel des Baléares, tandis que les Berbères se divisent. Soutenue par les nomades, la Kahina s'est mise à dos les sédentaires attachés à un retour rapide de la paix, fût-ce au prix de la domination arabe, vus comme des hérétiques plus ou moins sympathiques. Après avoir reçu du calife ommeyade d'importants renforts, Hassan l'emporte et la Kahina est vaincue et tuée dans l'Aurès en 702. Rappelé à Damas, Hassan est remplacé par Mousa ibn Nosayr qui reçoit, vers 705, le gouvernement de l'Ifriqiya, désormais indépendant de celui de l'Égypte. Mousa pousse les conquêtes jusqu'aux rivages atlantiques et soumet le Maghreb occidental où il impose aux diverses tribus berbères une « vigoureuse politique de conversion à l'Islam »[3]. Les citadins d'Ifriqiya et de Tingitane ralliés, entraîner les Berbères les plus belliqueux à la conquête de la péninsule ibérique permettra le contrôle d'un Maghreb désormais mobilisé contre un ennemi commun