Démographie[modifier] Évolution de la population[modifier] Population totale[modifier]À la veille de la colonisation française, il y avait à peine 18 000 habitants à Oran et dans ses faubourgs. Alors que, pendant ses périodes fastes, la ville ne semble pas avoir accueilli plus de 30 000 habitants[b 5], la population oranaise double ce chiffre seulement 50 ans après l'arrivée des Français. Moins de 70 ans après le début de la colonisation, Oran passe le cap des 100 000 personnes pour devenir la cinquième ville française. Au début du XXIe siècle, elle est l'une des grandes agglomérations du Maghreb et se rapproche régulièrement de 1 000 000 d'habitants intramuros.
Depuis 1831, la population ne connait qu'une seule phase de contraction importante : lors de la guerre d'Algérie, après les accords d'Évian, la population européenne abandonne la ville. La moitié d'Oran se retrouve alors désertée et les logements laissés vides sont rapidement réinvestis après l'indépendance.
Population de la commune d'Oran de 1831 à 2010 1831 1876 1886 1896 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1948 1953 1954
18 000 45 640 63 929 80 981 101 009 118 023 138 212 145 183 187 981 217 819 352 721 415 299 457 972
1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
286 000 305 000 325 000 385 000 466 000 537 000 604 000 647 000 675 000 706 000 765 000 852 000
Recensements avant 1955[b 6] ; recensements à partir de 1955[71].
Évolution des populations à Oran[modifier]
Évolution de la population à Oran. On note clairement la période de la guerre d'Algérie en 1954Dès 1832 la ville est très majoritairement européenne. Le recensement de 1921 compte 138 212 habitants dont 20 059 Algériens et 118 153 Européens, soit plus 85% d'Européens.
Conséquence de la loi d'immigration de 1889, la population augmente rapidement. Quarante ans après, en 1961, le chiffre total de la population passe à 433 000 personnes. Mais alors que la population européenne a à peine doublé, augmentant à 213 000 personnes, la population algérienne est multipliée par onze en passant à 220 000 personnes. Si Oran reste en 1954 la plus européenne des villes d'Algérie avec 64,5% de sa population européenne dont une majorité d'Espagnols, elle attire les populations du Sud. En 1961, le rapport de force démographique est légèrement inversé en faveur des populations algériennes et Oran doit sa croissance démographique beaucoup plus aux Algériens, qui ont récupéré les maisons abandonnées par les Européens[72].
À la veille de la guerre d'Algérie Anne-Marie Duranton-Crabol[73] affirme que « Oran était donc une ville européenne. » , suivant en cela Benjamin Stora[74]. Ce rapport démographique explique selon elle la forme particulière que revêtit ici la violence de la guerre d'Algérie. Michel Coquery note qu’« Oran [...] s’était crue longtemps une ville seulement européenne. En moins de vingt ans, elle est devenue une ville où la population musulmane est plus nombreuse que celle de Constantine »[75]. Ses estimations contredisent les idées reçues.
Le début de la guerre d'Algérie provoque le départ de 200 000 Européens, les populations investissent la ville coloniale ; c'est la fin d'une dualité de la population oranaise. Dans un premier temps, l'appropriation est seulement physique et démographique